Le texte est tiré de la présentation écrite par Marie-Paule lechalupé pour l’exposition “Du sport aux rites, parcours imaginaire et ludique”. Elle a eu lieu en 1981 à l’INEP de Marly-Le-Roi.
“ Depuis plusieurs années, j’ai pris le sport comme centre de mon travail au départ une image vue, qui m’avait remuée profondément – une femme goal de hockey sur glace qui n’avait plus rien d’humain, harnachée, un aspect de flic. Des tableaux sont nés… et puis les images qui ne sont pas innocentes ont modifié mes sensations : le mouvement m’est apparu comme plus important à intégrer à une peinture jusque là statique.
C’est à New-York que j’ai pris conscience que derrière cette démarche, quelque chose demandait à être dit d’où venait ma fascination, partagée par des millions d’hommes ? Je sentais dans le sport l’expression d’un courant plus primitif, s’imposait à ma conscience tout un rituel, dont la fonction semblait être de canaliser une force frénétique, tant du côté des joueurs que du côté du public. J’étais frappée aussi par l’aspect de perte d’identité de l’équipier comme de la projection du spectateur sur les joueurs, grâce à une atmosphère de fête joyeuse.
Ce sont les orientations de mon travail actuel qui ont élargi les moyens au-delà du tableau, pour utiliser tout un éventail de modes d’expression, qui se complètent et me permettent de mieux rendre compte de tous ses aspects.
C’est ainsi que mon environnement se veut lui aussi un rituel.
Disposition de l’environnement
C’est un parcours composé de :
1/ Une entrée, qui rappelle l’entrée d’un temple, avec ses gardiens (peintures acryliques). Les gardiens, qui sont issus de goals de hockey sur glace, sont présentés comme des sorciers magiques. Il est important que le visiteur, dès son premier contact avec le parcours, se rende compte qu’il entre dans un monde magique et rituel. De part et d’autre de l’entrée, sur les murs du bâtiment, sont suggérées des processions de personnages rappelant par leur profil les sportifs actuels.
2/ Le parcours lui-même, qui comprend :
Des passages ludiques, avec intervention du spectateur, qui crée lui-même le rite.
Ces jeux supposent une violence latente, canalisée voire détournée de façon comique.
3/ La chambre des lumières. Il s’agit d’un espace clos de 4m x 4m : lieu magique, lieu des transparences, position de formes évoquant des mondes primitifs des couleurs et des réfractions. C’est à une super- et de formes directement issues des pratiques sportives actuelles qu’aboutit le parcours
Des passages visuels montrant des pratiques de I collages, ludographies (qui sont une fabrication sport plus ou moins violent, à l’aide de peintures, d’images colorées en mouvement), et une série de films vidéo.
Dans cet environnement la couleur joue un rôle primordial, tant par les peintures que par de grandes surfaces de gazes colorées qui ponctuent le cheminement.
. Les matériaux employés sont volontairement traditionnels (peintures, sculptures) et actuels (plexiglas, vidéo). Cette alternance des moyens doit aider à la perception du concept du parcours.
La musique de Jean-Michel GAUTREAU, co-auteur des films vidéo, sonorise l’environnement. »
Marie-Paule LECHALUPE
Artiste plasticienne -1981